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Attaque jihadiste au Mozambique : une enquête pour "homicide involontaire" contre TotalEnergies

Une enquête préliminaire a été ouverte en France contre TotalEnergies pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger après le dépôt d'une plainte, en octobre, par des survivants ou familles de victimes d'une attaque jihadiste menée par le groupe État islamique en mars 2021 contre la ville de Palma, dans le nord du Mozambique.

Capture d'écran montrant un policier rwandais se tenant près d'un panneau de signalisation à Palma, dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique, le 15 août 2021.
L'attaque de Palma, revendiquée par le groupe État islamique (EI), avait duré plusieurs jours et fait un nombre encore indéterminé de victimes à ce jour dans la population locale et parmi les sous-traitants de TotalEnergies. © Marc Hoogsteyns, AP (illustration)
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Sollicité par l'AFP, le parquet de Nanterre a indiqué, vendredi 4 mai, qu'une enquête préliminaire a été ouverte pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger contre TotalEnergies après le dépôt d'une plainte en octobre par des survivants ou familles de victimes de la sanglante attaque de Palma en mars 2021, au Mozambique.

Après avoir recueilli les observations de TotalEnergies et celles des plaignants, le parquet appréciera "l'opportunité d'une poursuite, d'un classement ou d'investigations plus poussées", ajoute le ministère public.

"C'est une avancée positive et nous sommes heureux que le procureur français ait réagi rapidement en prenant en considération nos demandes", a commenté auprès de l'AFP Nicholas Alexander, plaignant sud-africain rescapé de l'attaque revendiquée par l'organisation État islamique (EI).

Nicholas Alexander insiste pour dénoncer la "part de responsabilité" du géant pétrolier qui menait un méga-projet gazier dans la région et est accusé d'une série de négligences.

"Nous saluons la décision du parquet en France", a pour sa part réagi auprès de l'AFP Anabela Lemos de Justiça Ambiental, militante des Amis de la Terre au Mozambique.

Elle affirme que "les impacts négatifs et le comportement imprudent de Total au Mozambique vont bien au-delà de ces journées de mars 2021" et espère que l'ouverture de cette enquête "marque une première étape positive pour tenir cette entreprise responsable des morts et destructions causées".

Me Henri Thulliez et Vincent Brengarth, avocats des plaignants, sollicités par l'AFP, n'ont pas souhaité commenter. Ces derniers sont trois survivants et quatre ayants droit de deux victimes. Ils sont de nationalités sud-africaine et britannique.

TotalEnergies rejette "fermement ces accusations"

Contacté samedi par l'AFP, un porte-parole de TotalEnergies a renvoyé vers ce qu'avait déclaré le groupe au moment du dépôt de plainte, en octobre 2023.

L'entreprise avait alors tenu à "rejeter fermement ces accusations" et à "rappeler l'aide d'urgence que les équipes de Mozambique LNG", nom du méga-projet, "ont apportée et les moyens qu'elles ont mobilisés afin de permettre l'évacuation de plus de 2 500 personnes" du site d'Afungi, à une dizaine de kilomètres du centre de Palma.

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L'attaque de Palma avait débuté le 24 mars 2021. Elle avait duré plusieurs jours et fait un nombre encore indéterminé de victimes à ce jour dans la population locale et parmi les sous-traitants de TotalEnergies.

Total menait alors Mozambique LNG pour exploiter un énorme gisement de gaz naturel dans la péninsule d'Afungi.

L'attaque de mars 2021 a entraîné la suspension de ce projet représentant un investissement total de 20 milliards de dollars. Le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, avait indiqué courant 2023 qu'il espérait le relancer avant la fin de l'année.

Les plaignants accusent Total d'"avoir fait preuve de négligence en matière d'évaluation des risques, en contradiction avec les déclarations publiques à l'époque de Patrick Pouyanné qui avait assuré que la sécurité était la priorité de Total", expliquait Me Thulliez à l'AFP en octobre.

Avec AFP

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