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En Géorgie, de nouvelles manifestations contre la loi controversée sur les "agents de l'étranger"

Le Parlement géorgien a a adopté mardi une première version de la loi controversée sur les "agents de l'étranger" qui provoque de grandes manifestations d'opposition depuis un an. Les députés de la majorité assurent que cette loi apportera plus de "transparence" dans le financement des organisations tandis que leurs opposants y voient un outil de répression contre les ONG et médias indépendants.

Des militants géorgiens pro-démocratie manifestent contre un projet de loi répressif sur "l'influence étrangère" devant le parlement à Tbilissi, le 15 avril 2024.
Des militants géorgiens pro-démocratie manifestent contre un projet de loi répressif sur "l'influence étrangère" devant le parlement à Tbilissi, le 15 avril 2024. © Vano Shlamov, AFP
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Des milliers de personnes ont manifesté, mardi 16 avril, à Tbilissi, en Géorgie, après un premier vote au Parlement en faveur d'un projet de loi controversé sur les "agents de l'étranger", à l'origine déjà de manifestations d'ampleur en 2023.

Les députés ont adopté une première version du projet de loi par 78 voix contre 25, permettant au processus législatif de se poursuivre. 

Les opposants au texte, à l'origine du rassemblement, le jugent liberticide et comparable à une législation russe utilisée par le Kremlin depuis des années pour persécuter les voix dissidentes.

Cette proposition a également suscité des condamnations chez les Occidentaux, certains y voyant une menace pesant sur un rapprochement avec l'Union européenne, que la Géorgie ambitionne de rejoindre.

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La présidente du pays, Salomé Zourabichvili, qui est en conflit avec le parti au pouvoir, a condamné cette décision, la qualifiant de "contraire à la volonté de la population". "Il s'agit d'une provocation directe, d'une stratégie russe de déstabilisation", a-t-elle affirmé.

"Non à la loi russe !"

Réunis devant le Parlement, dans le centre de Tbilissi, des milliers de manifestants ont scandé des slogans comme "Non à la loi russe !" La foule a bloqué l'une des principales artères de la capitale géorgienne, tandis que la police antiémeute a sécurisé les entrées de l'édifice, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants ont tenté de pousser les forces de l'ordre, qui ont répliqué en utilisant des bombes au gaz poivre et en procédant à plusieurs arrestations, toujours selon un reporter de l'AFP.

Dans un communiqué, le ministère géorgien de l'Intérieur a affirmé qu'un agent de police avait été blessé et a appelé les contestataires à "cesser leurs actions illégales".

"Nous, manifestants pacifiques, vaincrons, nous forcerons les laquais russes du Rêve géorgien (le parti au pouvoir, ndlr) à retirer cette loi", avait affirmé plus tôt à l'AFP Kote Tatichvili, un étudiant.

Bagarre la veille au Parlement

Lundi soir, environ 10 000 personnes avaient déjà manifesté contre ce projet de loi et la police avait interpellé 14 d'entre elles. Les députés du pouvoir et de l'opposition en Géorgie en étaient venus aux mains lundi au cours d'un échange sur le texte, provoquant une bagarre générale dans l'hémicycle.

 

Si le texte est finalement voté, les organisations qui reçoivent plus de 20 % de leur financement de l'étranger seront obligées de s'enregistrer en tant qu'"organisations poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère", sous peine d'amendes.

Le gouvernement assure que cette loi apportera plus de "transparence" dans le financement des organisations mais ses détracteurs craignent qu'elle ne soit utilisée en tant qu'outil de répression contre les ONG et les médias indépendants.

L'Union européenne a demandé l'abandon du texte, estimant qu'il va à l'encontre du programme de réformes que ce pays du Caucase doit entreprendre pour progresser sur la voie de l'adhésion. Le projet de loi actuel "éloignera la Géorgie de l'UE au lieu de l'en rapprocher", a affirmé mardi sur X le président du Conseil européen, Charles Michel.

Une première mouture de ce texte avait été abandonnée en mars 2023 après des manifestations massives de protestation qui avaient été dispersées par la police à coups de gaz lacrymogène et de canons à eau.

Avec AFP

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