En Russie, des centaines d'arrestations lors de rassemblements en hommage à Alexeï Navalny

Un hommage réprimé. Des centaines de personnes ont été arrêtées lors de plusieurs rassemblements en Russie en mémoire de l'opposant Alexeï Navalny, mort en prison, a annoncé, samedi 17 février, l'ONG spécialisée OVD-Info.

L'organisation, qui rend compte de la liberté de rassemblement en Russie, a fait état de 359 arrestations lors de rassemblements organisés dans une trentaine de villes.

Il s'agit de la plus importante vague d'arrestations liées à des événements politiques en Russie depuis septembre 2022, date de l'arrestation de plus de 1 300 personnes lors de manifestations contre la mobilisation de réservistes pour la campagne militaire en Ukraine.

Selon l'association, le plus grand nombre d'arrestations a eu lieu à Saint-Pétersbourg et à Moscou, avec respectivement 74 et 49 personnes arrêtées à 14 h 09 GMT. L'association a également relevé des arrestations dans de plus petites villes de Russie, comme celle frontalière de Belgorod.

Dépôt de fleurs dans un silence absolu

Dès vendredi après-midi, les autorités de la capitale avaient mis en garde les habitants contre toute manifestation "non autorisée" après l'annonce de la mort de l'opposant numéro un du Kremlin. Mais dans la soirée, des personnes faisaient la queue pour déposer des fleurs dans plusieurs cités russes sur des monuments à la mémoire de dissidents politiques, et des interpellations avaient déjà été signalées.

Samedi, dans un silence absolu, des centaines de Moscovites ont continué à se succéder toute la journée pour déposer des fleurs en hommage à l'opposant. Dès la matinée, la police a bouclé la place où se trouve le monument aux victimes des répressions politiques sous l'URSS, traditionnel lieu de rassemblement de l'opposition près de l'avenue Sakharov, artère qui porte le nom du célèbre dissident soviétique.

Selon des vidéos diffusées sur le compte Telegram du média indépendant russe Sota, des policiers, masqués, ont interpellé à Moscou sans ménagement "plus de 15 personnes" venues se recueillir.

En Russie, toute critique publique du pouvoir est passible de prison. Alexeï Navalny, 47 ans, purgeait une peine de 19 ans de prison pour "extrémisme" dans une colonie reculée de l'Arctique, dans des conditions très difficiles.

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Sa disparition, après trois années de détention, et un empoisonnement dont il accusait le Kremlin, prive une opposition déjà exsangue de sa figure de proue, à un mois de la présidentielle qui doit encore une fois cimenter le pouvoir de Vladimir Poutine.

Avec AFP et Reuters