Accéder au contenu principal
L'essentiel

Gaza : Netanyahu décidé à entrer à Rafah, inquiétude croissante à l'hôpital Nasser de Khan Younès

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit samedi déterminé à mener une offensive terrestre à Rafah, où s'entassent 1,4 million de personnes. Dans le même temps, l'inquiétude s'accentuait, samedi, pour les malades coincés dans l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, pris d'assaut par l'armée israélienne.

De la fumée s'élève après un bombardement israélien sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 février 2024.
De la fumée s'élève après un bombardement israélien sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 février 2024. © Said Khatib, AFP
Publicité

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit, samedi 17 février, déterminé à mener une offensive terrestre à Rafah, où s'entassent 1,4 million de personnes, après que le médiateur qatari a reconnu que les négociations sur une trêve entre Israël et le Hamas n'étaient "pas très prometteuses".

Sur le terrain, des dizaines de Palestiniens ont été tués dans de nouveaux bombardements israéliens nocturnes sur la bande de Gaza, où l'armée israélienne a affirmé samedi avoir arrêté 100 personnes dans un hôpital pris d'assaut par ses soldats.

Inquiétudes autour de l'hôpital Nasser

Les craintes s'intensifient pour au moins 120 patients et cinq équipes médicales piégés sans eau, nourriture ni électricité à l'hôpital Nasser de Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza, a affirmé le ministère de la Santé du mouvement islamiste Hamas.

Israël concentre depuis des semaines ses opérations militaires à Khan Younès, ville natale du chef du Hamas à Gaza, Yahia Sinouar, cerveau présumé de l'attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien.

À lire aussiGaza : ce que l'on sait de l'assaut israélien sur l'hôpital Nasser de Khan Younès

Six malades parmi lesquels un enfant sont morts à l'hôpital Nasser depuis vendredi à cause de coupures d'électricité qui ont provoqué l'arrêt de la distribution d'oxygène, selon un nouveau bilan publié samedi par le ministère de la Santé du Hamas. "Les nouveau-nés risquent de mourir dans les prochaines heures", a-t-il ajouté.

L'armée israélienne a indiqué que ses troupes avaient pénétré jeudi dans l'hôpital, sur la base de "renseignements crédibles" selon lesquels les personnes prises en otage lors de l'attaque du 7 octobre étaient retenues dans cet établissement et que les corps de certaines d'entre elles s'y trouvaient peut-être encore.

Cent personnes arrêtées dans l'hôpital sont soupçonnées d'"activités terroristes", a affirmé samedi l'armée, qui a indiqué avoir découvert sur place des obus de mortier, des grenades et d'autres armes appartenant au Hamas.

Des médecins de l'hôpital Nasser ont décrit une situation intenable dans cet établissement situé dans une ville transformée en champ de ruines, en proie aux combats et où s'étaient réfugiés des milliers de déplacés.

Médecins sans frontières a annoncé que ses employés avaient "dû fuir, laissant les malades derrière eux". "La situation était chaotique, catastrophique", a déclaré à l'AFP Christopher Lockyear, secrétaire général de MSF.

Des blindés israéliens près de la frontière avec la bande de Gaza, le 16 février 2024.
Des blindés israéliens près de la frontière avec la bande de Gaza, le 16 février 2024. © Jack Guez, AFP

Des négociations de trêve "pas très prometteuses"

Des négociations complexes concernant une trêve dans les combats, une libération d'otages retenus à Gaza et de prisonniers palestiniens écroués par Israël se poursuivent par ailleurs par l'intermédiaire des pays médiateurs, Égypte, Qatar et États-Unis.

Les négociations n'ont "pas été très prometteuses ces derniers jours", a admis samedi à Munich le Premier ministre qatari. "Nous resterons toujours optimistes. Nous continuerons à pousser. Nous ferons de notre mieux pour nous rapprocher" d'un accord, a ajouté Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, dont le pays est très actif depuis des mois, avec les États-Unis et l'Égypte, pour obtenir un arrêt des combats.

"Un dilemme auquel nous avons été confrontés (...) est qu'obtenir un cessez-le-feu (était) conditionné à un accord sur les otages", a-t-il relevé au cours de la Conférence sur la sécurité organisée dans cette ville allemande. "Cela ne devrait pas être conditionné."

Israël maintient qu'il veut poursuivre ses opérations militaires contre le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'un arrêt provisoire des combats aurait avant tout pour objectif de libérer des otages en échange de prisonniers palestiniens.

Le Hamas a de son côté menacé samedi soir de quitter les pourparlers de trêve si une aide supplémentaire n'était pas rapidement acheminée dans la bande de Gaza, y compris dans le nord du territoire menacé de famine. "Les négociations ne peuvent pas avoir lieu tant que la faim ronge le peuple palestinien. Le mouvement a l'intention de suspendre les négociations jusqu'à ce que l'aide soit apportée au nord de Gaza", a indiqué un "dirigeant" du Hamas dans un communiqué diffusé par Al-Aqsa, la chaîne du mouvement.

Interrogé par l'AFP, un haut responsable du mouvement islamiste palestinien requérant l'anonymat a confirmé "que les médiateurs égyptiens et qataris avaient été informés de l'intention du Hamas de suspendre les négociations jusqu'à ce que l'aide soit apportée dans la bande de Gaza, incluant le Nord".

Le Hamas insiste entre autres sur un "cessez-le-feu total" et le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont la guerre à Gaza vise à "anéantir" le mouvement islamiste, refuse à ce stade les exigences du Hamas et évoque une pause dans les combats plutôt que la fin des hostilités.

Pour Netanyahu, ne pas "perdre la guerre"

Pendant ce temps, la communauté internationale multiplie ses appels pour dissuader Israël de lancer une offensive dans la ville surpeuplée de Rafah.

L'Union européenne s'est déclarée vendredi "très préoccupée" par cette perspective et a exhorté Israël à "ne pas entreprendre d'action militaire à Rafah qui aggraverait une situation humanitaire déjà catastrophique".

Des témoins ont rapporté samedi des explosions dans le centre et à l'est de Rafah, où au moins deux maisons ont été visées par des frappes aériennes.

L'armée israélienne doit mener son opération dans la ville de Rafah, sans quoi elle va "perdre la guerre" contre le Hamas, a affirmé samedi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Quiconque veut nous empêcher de mener une opération à Rafah nous dit en fait de perdre la guerre. Je ne vais pas céder à cela", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Jérusalem.

Le chef de gouvernement a aussi affirmé que l'armée israélienne mènerait son opération à Rafah même en cas d'accord avec le mouvement islamiste palestinien pour la libération des otages toujours détenus dans la bande de Gaza.

Selon le Wall Street Journal citant des responsables égyptiens, l'Égypte construit une zone sécurisée entourée d'un mur dans la péninsule du Sinaï, afin d'y accueillir des Palestiniens de Gaza.

Ce camp fait partie des "plans d'urgence" pour l'accueil de ces réfugiés en cas d'assaut israélien sur Rafah et pourrait abriter "plus de 100 000 personnes", selon le quotidien américain.

À lire aussiLe "corridor de Philadelphie" : un objectif pour Netanyahu, une ligne rouge pour l’Égypte

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.