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Trois militaires américains tués en Jordanie, Joe Biden promet de répliquer

Le président des États-Unis, Joe Biden, a promis de répliquer après l'attaque au drone en Jordanie ayant tué trois militaires américains, pointant des groupes pro-Iran, alors que Téhéran a réfuté lundi toute implication.

Le président américain Joe Biden à Columbia (Caroline du Sud), le 28 janvier 2024.
Le président américain Joe Biden à Columbia (Caroline du Sud), le 28 janvier 2024. © Jacquelyn Martin, AP
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Trois militaires américains ont été tués et plus de 30 blessés dans une attaque au drone en Jordanie, a annoncé Washington dimanche 28 janvier, le président Joe Biden menaçant de représailles les auteurs et désignant des groupes pro-Iran comme responsables.

C'est la première fois que des soldats américains sont tués au Moyen-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, une nouvelle étape qui fait craindre une escalade des tensions déjà grandes dans la région, sur fond de guerre larvée entre Israël et l'Iran.

"Aujourd'hui, l'Amérique a le cœur lourd. La nuit dernière, trois militaires américains ont été tués, et plusieurs blessés dans une attaque de drone sur nos forces basées dans le nord-est de la Jordanie", a déclaré le président américain dans un communiqué.

"N'ayez aucun doute : nous allons faire rendre des comptes à tous les responsables, au moment et de la manière que nous voulons", a-t-il ajouté, le ton menaçant.

"Nous allons répondre", a-t-il répété plus tard en marge d'un déplacement en Caroline du Sud.

"Nous allons prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre les États-Unis, nos troupes et nos intérêts", a poursuivi, dans un communiqué, le chef du Pentagone, Lloyd Austin.

En cette année électorale aux États-Unis, les adversaires républicains de Joe Biden n'ont pas attendu pour critiquer son bilan diplomatique, Donald Trump dénonçant dimanche "la faiblesse, l'abandon" du démocrate sur ce dossier.

Le porte-parole du gouvernement jordanien, Muhannad Mubaidin, a de son côté condamné "l'attaque terroriste qui a visé une position avancée à la frontière avec la Syrie", frappant des troupes américaines "qui coopèrent avec la Jordanie pour faire face au terrorisme et sécuriser la frontière".

Selon le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), l'attaque a blessé au moins 34 personnes dans la base, dont huit ont dû être évacuées.

Instabilité régionale maximale

L'Iran a réfuté lundi sa mise en cause dans l'attaque. "Ces accusations sont faites dans un but politique visant à inverser les réalités de la région", a affirmé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Nasser Kanaani, cité par Irna, à la suite de déclarations du chef de la diplomatie britannique David Cameron appelant Téhéran à la "désescalade".

"Elles montrent aussi qu'elles sont influencées par des tiers, y compris le régime sioniste tueur d'enfants", a ajouté Nasser Kanaani pour qualifier Israël.

"Comme nous l'avons clairement dit auparavant, les groupes de résistance dans cette région répliquent aux crimes de guerre et au génocide commis du régime sioniste", "ils ne prennent pas d'ordre" auprès de l'Iran et "ils décident de leurs actions sur la base de leurs propres principes", a encore assuré le porte-parole iranien.

Sur son compte Telegram, la "Résistance islamique en Irak", nébuleuse de combattants issus de groupes armés pro-Iran, a de son côté revendiqué des "attaques menées dimanche à l'aube avec des drones" contre trois bases en territoire syrien, dont celles d'Al-Tanf et de Rukban, toutes proches.

Joe Biden avait plus tôt affirmé qu'à ce stade, "nous savons que cela a été mené par un groupe de combattants radicaux pro-Iran opérant en Syrie et en Irak". Les soldats victimes, a écrit le démocrate, "risquaient leur propre sécurité pour la sûreté de leurs compatriotes américains et celle de nos alliés et partenaires avec lesquels nous combattons le terrorisme".

En réaction, Sami Abou Zahri, un porte-parole du Hamas, a déclaré que la mort de ces trois soldats "est un message à l'administration américaine" : "la poursuite de l'agression américano-sioniste à Gaza fait risquer une explosion régionale" avec la colère "de l'ensemble" du monde musulman.

Les troupes américaines ciblées en Irak et en Syrie

Ces décès de militaires américains interviennent en effet dans un contexte explosif : se sont ajoutées à la guerre à Gaza de multiples frappes et attaques entre, d'un côté, l'Iran et ses alliés dans la région (Hamas, Hezbollah...), et de l'autre Israël, les États-Unis et leurs partenaires.

Depuis la mi-octobre, plus de 150 frappes de drones ou tirs de roquettes ont visé les soldats américains et ceux de la coalition, en Irak et en Syrie.

Washington a répondu par des frappes ciblées en Irak mais ces attaques sont demeurées pour l'instant contenues, l'Iran et les États-Unis ayant répété ne pas souhaiter une déflagration régionale.

Plus au sud, depuis début janvier, Washington a bombardé à de nombreuses reprises des positions des Houthis au Yémen, ces rebelles pro-Iran qui visent le trafic maritime international en mer Rouge et dans le golfe d'Aden. Les États-Unis ont même demandé cette semaine à la Chine d'intercéder auprès de Téhéran en faveur d'un arrêt de ces frappes, qui ont gravement perturbé le commerce mondial.

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Dans le même temps, Israël, allié des États-Unis, a intensifié ses frappes contre le régime syrien et les groupes pro-iraniens dans le pays voisin. Israël fait aussi face, sur sa frontière nord, à des échanges réguliers de tirs avec le Hezbollah libanais, très proche de l'Iran.

Avec AFP

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