Présidentielle en Turquie : "Erdogan manquera aux Occidentaux si l'opposition gagne"

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À la une de la presse, les réactions à la présentation, hier, par Élisabeth Borne, des priorités du gouvernement censées définir un nouveau cap après la réforme des retraites.

Dans l’espoir de survivre au-delà des "cent jours" fixés par Emmanuel Macron, la Première ministre veut prouver qu’elle tient toujours la barre. Son catalogue comprend beaucoup de mesures, mais n’inclut finalement pas de projet de loi sur l’immigration – au grand regret du Figaro, qui voit là un "recul", de la part d'Élisabeth Borne et juge que, dans l’ensemble, sa feuille de route "ne résout en rien" la crise politique. Pas convaincu non plus, L'Opinion critique "l'aveu d’impuissance" d'Élisabeth Borne, qui n’aurait pas su "retrouver de souffle politique", ni élargir sa majorité - d’où le dessin de Kak où la Première ministre présente "les réformes que, sauf surprise, (elle n’arrivera pas) à faire voter".

"La feuille des doutes : pour Libération, Élisabeth Borne s’est bornée à "décliner des mesures sans surprise, voire recyclées, sans convaincre sur sa capacité à se relancer dans les prochaines semaines".

Réussira-t-il à convaincre les électeurs le 14 mai prochain ? Après 20 ans à la tête de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan semble plus affaibli que jamais - au sens propre, d’abord, puisque le président turc souffre actuellement d’une grippe intestinale qui l’a obligé à lever le pied, même si la presse officielle, à l'image d’Hurriyet, martèle que le président est "en très bonne santé". Affaibli, Recep Tayip Erdogan, l'est aussi politiquement, au point que Libération se demande si "le président sortant se dirige vers la sortie". Le journal fait état de la montée en puissance de Kemal Kilicdaroglu, un candidat soutenu par une coalition rassemblant toute l’opposition et porteur d’un héritage à la fois kurde et alévi, une minorité musulmane réputée plus libérale que la majorité sunnite.

D'après Le Monde, l’affaiblissement de Recep Tayyip Erdogan serait tel que l'UE commencerait à envisager la possible défaite de ce dirigeant qui n'a pas hésité à brusquer, voire à insulter, ses homologues européens, traitant l'ex-chancelière Angela Merkel de "nazie" ou mettant en cause la "santé mentale" d'Emmanuel Macron, et avec lequel l’Europe a multiplié les contentieux, sur la Syrie, ou encore l’immigration. Conscient de ces arrière-pensées, le journal turc Daily Sabah prédit déjà que "Recep Tayip Erdogan manquera aux Occidentaux", en cas de victoire de l’opposition, et que ces derniers se bercent d’illusions en imaginant qu'un changement de dirigeant fera "baisser les tensions économiques et politiques qui les ont opposés à Ankara pendant les deux décennies d'Erdogan".

Dans la presse, également, l'histoire d’un jeune Éthiopien vivant en Suède, qui vient de récolter plus de trois millions de couronnes (près de 260 000 euros) pour une association caritative. L'histoire de Muraf Hamid,12 ans, est largement relayée, depuis quelques jours, par la presse suédoise, notamment Aftonbladet, qui raconte que ce petit garçon voulait tout simplement vendre ses "majblommor", ses "fleurs de mai", comme le font chaque année des milliers de petits Suédois au profit d’une association caritative, avec le droit de garder une partie des sommes récoltées pour gagner un peu d’argent de poche. Muni de son sac de fleurs, Murhaf a arpenté les rues de son village, la semaine dernière, en vain, car à part quelques commentaires hargneux – liés à sa couleur de peau, selon lui, le jeune garçon n’a réussi à vendre que deux fleurs. C’est alors qu’une travailleuse sociale, chargée du suivi de sa famille, d’origine éthiopienne - dont la demande d’asile a été rejetée mais qui n’est pas expulsable - a lancé un appel sur Facebook. Deux jours plus tard, Murhaf avait déjà récolté plus de 17 000 euros, ce qui lui a valu un article dans la presse locale et une avalanche de messages sur les réseaux sociaux - des messages de soutien mais aussi des commentaires racistes. Interrogé par Aftonbladet, le jeune garçon dit, lui, qu’il aurait aimé "acheter un titre de séjour", mais comme "ce n'est pas possible", il se contentera d’une nouvelle paire de chaussures, de vêtements neufs et de "quelques trucs" pour sa famille. Murhaf Hamid, qui dit rêver d’une carrière de joueur de foot professionnel.

À propos de foot et de réseaux sociaux, un sosie égyptien de Kylian Mbappé fait un tabac sur internet, depuis plusieurs mois. D'après Le Figaro, ce jeune homme, Alaa Eddine, qui compte plus d’un million et demi d’abonnés sur TikTok, a déjà partagé plus de 200 vidéos, dont certaines ont dépassé les 10 millions de vues. Sur ces vidéos, on peut le voir faire le geste-signature de l’attaquant du PSG et de l’équipe de France ou encore s’amuser avec un ballon. Son rêve, bien sûr, rencontrer son idole.

Avant de nous quitter, je vous propose une info et une image étonnantes. La première nous vient du Guardian, qui rapporte que des locataires d’un immeuble cossu de Francfort, en Allemagne ont été déboutés par la justice de leur demande de réduction de loyer. Ces locataires avaient fait cette demande au motif que leur propriétaire aime prendre des bains de soleil tout nu sur la terrasse. Les juges ont estimé que ce n’était pas une raison valable pour demander une baisse de loyer - d’autant qu’ils ont constaté que pour jouir du spectacle, si l’on peut dire, les locataires devaient largement se pencher par la fenêtre. À des millions d’années-lumière de ces questions triviales, Le Temps vous offre une photo inédite : un jet de particules éjectées par un trou noir hypermassif, 6,5 milliards de fois plus lourd que notre Soleil et situé au cœur de la galaxie M87, à plus de 50 millions d’années-lumière de notre planète.

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