Accéder au contenu principal

Aux États-Unis, l'animateur conservateur Tucker Carlson quitte Fox News

L'animateur Tucker Carlson a quitté lundi la chaîne Fox News. Retour sur le parcours de ce présentateur star de l'Amérique conservatrice, accusé de populariser des thèses complotistes et racistes dans son émission quotidienne.

Tucker Carlson, animateur de l'émission "Tucker Carlson Tonight', photographié dans un studio de Fox News, le 2 mars 2017, à New York, aux États-Unis.
Tucker Carlson, animateur de l'émission "Tucker Carlson Tonight', photographié dans un studio de Fox News, le 2 mars 2017, à New York, aux États-Unis. © Richard Drew, AP
Publicité

Le présentateur vedette de Fox News Tucker Carlson quitte l'antenne avec effet immédiat, a annoncé lundi 24 avril le média américain. Depuis 2016, il animait "Tucker Carlson Tonight", une émission très regardée le soir aux États-Unis sur la chaîne préférée des conservateurs.

"Fox News Media et Tucker Carlson se sont mis d'accord pour se séparer", indique la chaîne dans un communiqué.

Émission après émission, Tucker Carlson était devenu l'une des voix les plus retentissantes de l'Amérique conservatrice. Le présentateur était accusé de populariser des thèses complotistes et racistes susceptibles, selon certains, d'entraîner des drames.

Dans "Tucker Carlson Tonight", l'une des émissions les plus regardées du câble, l'animateur en costume-cravate dressait le portrait d'une Amérique assiégée – par l'immigration, les manifestations de Black Lives Matter ou encore la bien-pensance.

Les yeux bleus plongés droit dans ceux des téléspectateurs, une heure durant, cinq soirs par semaine, il commentait l'actualité d'un ton très personnel, assénant que "les hommes américains sont dans une position très délicate" ou que "le racisme antiblanc explose à travers le pays".

Pro-Trump

Opposé à l'avortement, grand défenseur du droit à porter des armes, le présentateur pro-Trump de 53 ans n'a jamais hésité à exposer ses opinions dans une émission qui se revendiquait, sur son site, "l'ennemie jurée du mensonge".

Après sa récente retentissante inculpation à New York, c'est d'ailleurs à Tucker Carlson que Donald Trump avait réservé sa première interview, le 11 avril.

À en croire ses critiques, le présentateur comptait sur la peur pour gagner des téléspectateurs.

Jusqu'à aller trop loin ? En mai 2022, une tuerie raciste avait endeuillé Buffalo, dans l'État de New York. Le jeune suprémaciste blanc accusé d'avoir cherché à tuer le plus d'Afro-Américains possible avait été influencé par la théorie du "grand remplacement", idéologie d'extrême droite selon laquelle la population blanche va être supplantée par une population immigrée.

Or, dans son émission, Tucker Carlson avait évoqué des centaines de fois l'idée que les Blancs étaient remplacés par d'autres groupes ethniques, selon un décompte du New York Times.

Reprenant ce chiffre, le chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, avait dénoncé "un poison répandu par l'un des plus grands médias du pays".

Malgré les mises en cause, Fox News avait soutenu son poulain coûte que coûte, arguant de la diversité des opinions qu'il était censé représenter. Jusqu'à ce lundi.

L'addition salée dont la chaîne a dû s'acquitter pour éviter un procès en diffamation sur la présidentielle de 2020 a-t-elle eu raison de lui ?

Lors d'un procès en 2020, les avocats de la chaîne avaient argumenté qu'étant donné la réputation de Tucker Carlson, tout téléspectateur était à même d'aborder son émission avec une certaine dose de scepticisme.

"Enfance bizarre"

Imperméable aux critiques, ce père de quatre enfants disait en septembre 2022 qu'"on ne devrait se soucier que de l'avis de ceux qui se soucient de vous", dans une interview au Rubin Report.

Une leçon qu'il dit tirer de son "enfance bizarre", marquée par le départ de sa mère, artiste, alors qu'il n'a que six ans. Elle finit par s'installer en France et ne revoit plus ses enfants.

Élevé par son père journaliste, il marche sur ses traces en sortant de l'université après avoir tenté, sans succès, d'intégrer la CIA.

Le chemin vers la gloire est long pour Tucker Carlson, qui travaille notamment pour CNN et se retrouve temporairement au chômage, autour de ses 40 ans.

Celui qui affirme n'avoir jamais eu de télévision vit loin du cœur politique des États-Unis, dans un coin rural du Maine. C'est de là-bas qu'il enregistrait généralement son émission, depuis un studio aménagé pour lui.

La politique sera-t-elle pour lui la prochaine étape ? Un temps, des rumeurs couraient sur sa possible candidature à l'élection présidentielle de 2024.

L'intéressé avait évacué l'idée d'un éclat de rire sur le podcast conservateur "Ruthless", en juin 2022. "Je suis un présentateur de talk-show. J'aime ça."

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.