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Kenya : plus de soixante-dix corps de fidèles d'une secte exhumés dans une forêt

De nouvelles exhumations effectuées lundi portent à 73 le nombre de dépouilles découvertes depuis une semaine dans la forêt de Shakahola, située dans l'est du Kenya. Les défunts sont des fidèles de l'Église internationale de bonne nouvelle, une secte dont le chef aurait dit de jeûner pour "rencontrer Jésus".

Des hommes vêtus de combinaisons blanches creusent à la recherche de corps dans la forêt de Shakahola, dimanche 23 avril 2023. Les morts sont emballés dans des bâches.
Des hommes vêtus de combinaisons blanches creusent à la recherche de corps dans la forêt de Shakahola, dimanche 23 avril 2023. Les morts sont emballés dans des bâches. © Reuters
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Plus de 70 corps ont été exhumés dans l'est du Kenya dans le cadre d'une enquête sur la mort de fidèles d'une secte dont le chef aurait dit de jeûner pour "rencontrer Jésus".

Les recherches se sont poursuivies lundi dans la forêt de Shakahola, située près de la ville côtière de Malindi, où des dizaines de corps ont été exhumés de fosses communes ces derniers jours. Le bilan pourrait encore augmenter mardi avec la suite des recherches.

"Nous avons retrouvé 73 corps dans la forêt jusqu'à ce soir", a indiqué à l'AFP un policier impliqué dans l'enquête.

Les autorités ont lancé une vaste enquête sur l'Église internationale de bonne nouvelle (Good News International Church), à laquelle appartiennent nombre de victimes.

Les dépouilles de quatre adeptes de l'Église dirigée par Makenzie Nthenge avaient déjà été retrouvées la semaine dernière par les autorités.

La forêt déclarée "scène de crime"

Certains fidèles de l'Église internationale de bonne nouvelle pourraient continuer à se cacher dans les 300 hectares de la forêt où ils se regroupaient, selon la police. Vingt-neuf personnes ont été récupérées, selon Japhet Koome.

"Ce que nous avons vu à (...) Shakahola s'apparente à des terroristes (sic)", a déclaré le président William Ruto, lors d'une cérémonie de remise de diplômes des officiers pénitentiaires dans le centre du pays.

"Les terroristes utilisent la religion pour promouvoir leurs actes odieux. Des gens comme Mackenzie Nthenge utilisent la religion pour faire exactement la même chose", a-t-il poursuivi.

Le chef de l'État a affirmé avoir "demandé aux agences responsables de se saisir de la question et d'aller à la racine et au fond des activités des religions et des personnes qui veulent utiliser la religion pour faire avancer une idéologie louche et inacceptable".

"Suffisamment d'agents de sécurité ont été déployés et toute la forêt de près de 320 hectares est bouclée et déclarée scène de crime", a de son côté affirmé sur Twitter le ministre de l'Intérieur, Kithure Kindiki, affirmant qu'il se rendra sur les lieux mardi.

Les enquêteurs ont fouillé la zone en raison d'informations évoquant une possible fosse commune.

"C'est un grand coup et un grand choc pour notre pays", a déclaré à l'AFP Sebastian Muteti, chargé de la protection de l'enfance pour le comté de Kilifi, affirmant qu'il s'agissait de "tueries de masse".

Onze autres fidèles, sept hommes et quatre femmes âgés de 17 à 49 ans, ont été hospitalisés la semaine dernière après avoir été secourus dans la forêt.

Le chef de la secte en prison

Le chef de la secte, Makenzie Nthenge, s'est rendu le 15 avril à la police, avant d'être placé en détention. Selon les médias locaux, six fidèles de Makenzie Nthenge ont également été arrêtés. L'affaire doit être examinée par la justice le 2 mai.

Dans un rapport dont l'AFP a eu connaissance, la police avait dit avoir reçu des informations faisant état de personnes "mortes de faim sous prétexte de rencontrer Jésus après avoir subi un lavage de cerveau par un suspect, Makenzie Nthenge, pasteur de l'Église internationale de bonne nouvelle".

Selon des médias locaux, Makenzie Nthenge avait été arrêté et inculpé le mois dernier, après que deux enfants étaient morts de faim sous la garde de leurs parents. Il avait ensuite été libéré moyennant une caution de 100 000 shillings kenyans (environ 670 euros).

Avec AFP

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