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"Le Sahel, bientôt une zone de non-information ?"

Dans la presse
Dans la presse © Capture France 24

À la une de la presse, ce lundi 3 avril, les réactions aux expulsions du Burkina Faso des correspondantes des quotidiens français Le Monde et Libération, après la suspensions de la diffusion de France F24 et RFI. La présentation, aujourd'hui en France, du rapport de la Convention citoyenne sur la fin de vie. Une nouvelle polémique signée Marlène Schiappa. Et l'esprit (pas si ?) critique des Français.

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À la une de la presse, l'expulsion, ce week-end, du Burkina Faso, des correspondantes des quotidiens français Le Monde et Libération, après la suspension de la diffusion de France France 24 et RFI.

La publication, la semaine dernière, d’une enquête de Libération sur une vidéo montrant des enfants et adolescents exécutés dans une caserne militaire, a visiblement beaucoup déplu à la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, l'actuel président du Burkina Faso - où les journalistes se retrouvent aujourd'hui "sous le joug de l'arbitraire", d’après Libé, qui voit dans ces expulsions "la dernière tentative en date" du pouvoir de "faire taire la presse indépendante", notamment étrangère. L'ONG Reporters Sans Frontières, qui publie ce matin un rapport sur la liberté de la presse au Sahel, fait état de la "très nette" détérioration des conditions de travail des journalistes dans toute la région, du Tchad au Bénin en passant par le Niger et le Mali. Elle s'alarme de voir tout le Sahel devenir une "zone de non-infor­mation".

Le musellement croissant de la presse burkinabè se traduit, ce matin, par le silence de plusieurs titres de la presse nationale, pourtant prompts, jusque-là, à dénoncer les abus de pouvoir. Un quasi-silence rompu par Wakat Sera qui publie le communiqué d'un Collectif des journalistes, militants et leaders d'opinion dans lequel ils se disent "victimes de menaces au Burkina" : "La critique ou la contradiction ne sauraient devenir des délits voire des crimes passibles de menace de mort ou de toute autre force de persécution, de harcèlement et de violence", dénonce ce collectif.

La liberté de la presse, également attaquée en Algérie, où le patron de presse Ihsane el-Kadi a été condamné hier à trois ans de prison ferme pour "financement étranger de son entreprise". Le journal Jeune Afrique précise qu'Ihsane el-Kadi, qui dirige l’un des derniers groupes de presse indépendants d'Algérie, avec Radio M et le site Maghreb Émergent, est accusé "d'avoir reçu des sommes d’argent de la part de personnes et d'organisations dans le pays et à l'étranger afin de se livrer à des activités susceptibles de porter atteinte à la sûreté de l'État" - des accusations dont Ihsane el-Kadi se défend. Accusations fausses, martèle également The Wall Street Journal, après l’arrestation, la semaine dernière, de son correspondant en Russie Evan Gershkovich, officiellement soupçonné d'espionnage par les autorités russes, accusées à leur tour par le quotidien américain de se livrer à une "diplomatie des otages", destinée à faire pression sur le président Joe Biden.

À la une également, ce matin, de la presse française, le rapport de la Convention citoyenne sur la fin de vie, présenté aujourd'hui à l'Élysée au président Macron. La Croix indique que ce rapport préconise le développement des soins palliatifs, qui ont pour but d'aider à maintenir au maximum la qualité de vie des patients en fin de vie et se dit favorable, également, à l’aide active à mourir, qui concerne à la fois l’euthanasie et le suicide assisté - des sujets qui font extrêmement débat ici en France, où ils sont toujours interdits. La société française s'apprête donc à ouvrir un débat sensible. Mais y est-elle prête ? Dans un entretien accordé à nos confrères de France Info, la psychologue Marie de Hennezel, qui a écrit un livre à succès sur le sujet, "La mort intime", décrit le rapport "très paradoxal" des Français avec la mort, avec d’un côté, un "déni" et un "tabou", et de l'autre, la volonté grandissante de permettre à chacun de "maîtriser" ses derniers instants.

La mort, ce "tabou", relève aussi Libération, qui se demande ce qu'Emmanuel Macron va faire de ce rapport, après l’expérience mitigée de la Convention citoyenne sur le climat. Interrogé par Libé sur le "paradoxe", qui consisterait, pour le gouvernement à contester la "légitimité de la foule" dans la rue sur la réforme des retraites, tout en s'en remettant aux citoyens, sur des questions majeures comme celles de la fin de vie, le politologue Loïc Blondiaux relève la "dimension stratégique" de cette nouvelle Convention citoyenne. Mais il explique que le gouvernement ne peut plus faire l’impasse ni sur les "mobilisations de la population" ni sur les "innovations démocratiques" faisant "une place aux citoyens dans le processus de décision".

Le gouvernement, qui se serait bien passé de cette polémique autour de l’interview accordée par la secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale et solidaire, Marlène Schiappa à la version française du magazine érotique américain PlayboyD’après Courrier International, cette très sérieuse affaire n’échappe pas à la presse étrangère, en particulier italienne. Le magazine cite notamment Il Fatto Quotidiano, qui annonce que Marlène Schiappa apparaît sur la une du mook "dans une pose sexy et enveloppée dans le drapeau français" - un cliché à découvrir ce jeudi, pour ceux que cela intéresse. Plus sérieusement, le journal italien s’interroge sur la stratégie de communication du gouvernement français, cet entretien, mais également l’interview, le mois dernier, d'Emmanuel Macron à Pif Gadget, un magazine pour les enfants et adolescents et celle d’Olivier Dussopt, au magazine gay Têtu, où le ministre du Travail révélait son homosexualité, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites.

On ne se quitte pas là-dessus. Au sujet des Français et de leurs paradoxes, toujours, alors que la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit, Slate fait état d’une enquête étonnante, qui indique que quatre Français sur dix disent ne pas avoir d'esprit critique. Modestie ou lucidité, difficile à dire. Autre donnée surprenante : contrairement à ce l’on pourrait croire, 58 % des sondés disent ne jamais débattre sur les réseaux sociaux, les principaux échanges d'idées se faisant toujours entre amis ou au cours des repas de famille : s’écharper le dimanche midi autour de la blanquette de veau, il n'y a rien de tel.

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