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Pénurie, blocage, grève : le point sur la mobilisation contre la réforme des retraites

Pour la dixième journée de mobilisation, mardi, de nouvelles perturbations contre la réforme des retraites sont attendues sur l'ensemble du territoire français. De son côté, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé lundi qu'un dispositif de sécurité "sans précédent" serait déployé. Le point sur les blocages et grèves à prévoir. 

Des piétons passent devant un amoncèlement de poubelles, près de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui ne sont plus ramassées par les éboueurs en grève contre la réforme des retraites, le 17 mars 2023.
Des piétons passent devant un amoncèlement de poubelles, près de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui ne sont plus ramassées par les éboueurs en grève contre la réforme des retraites, le 17 mars 2023. © Bertrand Guay, AFP
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Les opposants à la réforme des retraites manifestent partout en France mardi 28 mars, pour une dixième journée d'action contre la réforme des retraites à haut risque avec "nettement plus" de jeunes remontés contre un gouvernement inflexible, et un dispositif de sécurité "inédit".

Gérald Darmanin a annoncé, lundi, un dispositif de sécurité de "13 000 policiers et gendarmes, dont 5 500 à Paris et appelé "dans cette période de violence (...) solennellement chacun et chacune au calme" évoquant la venue possible à Paris mardi de "plus de 1 000 éléments radicaux, dont certains venus de l'étranger et d'autres étaient présents à Sainte-Soline ce week-end". 

En parallèle des manifestations, l'épreuve de force se prolonge avec son lot habituel de grèves et de blocages.

  • Routes bloquées, ralenties

À Rennes, la circulation sur le périphérique a été perturbée par environ 400 personnes dès 7 h du matin sur au moins six points de blocages, et par des feux, entrainant 45 km de bouchons à 8 h 30, selon la préfecture et Bison Futé.

À Nantes, la circulation était aussi extrêmement perturbée en raison d'actions de protestataires sur le périphérique avec "plusieurs kilomètres de bouchons observés de part et d'autre" et une "tendance à l'aggravation", d'après Bison Futé.

À Caen, le périphérique a été coupé dans les deux sens par des manifestants.

Dans le nord de Lille, une centaine de manifestants occupent deux gros rond-point desservant le centre régional de transport (CRT) de Lesquin, un centre logistique majeur, entraînant des perturbations jusque sur l'A1 reliant Paris à Lille, et l'A23 en direction de Valenciennes, a indiqué Rémy Quéant, secrétaire général FO Transport Lille. 

  • Transport aérien

Les aéroports de Montpellier et de Quimper ont vu leur trafic interrompu mardi matin en raison de la grève de contrôleurs aériens, selon la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC). La plateforme de Montpellier-Méditerranée a rouvert à 9h00, tandis que celle de Quimper-Pluguffan restera fermée jusqu'à 14 h, entraînant des retards.

L'administration avait demandé aux compagnies aériennes d'annuler préventivement mardi et mercredi 20 % de leurs vols à Paris-Orly, Marseille, Toulouse et Bordeaux.

Au-delà des aéroports, les arrêts de travail des aiguilleurs du ciel touchent les Centres en route de la navigation aérienne (CRNA, gestion des avions qui transitent par l'espace aérien français), entrainant des répercussions sur l'ensemble du trafic européen.

  • Pénurie de carburant

Quelque 15,7 % des stations-service de France sont en pénurie d'au moins un des carburants (essence et/ou diesel) qu'elles proposaient au 1er mars, d'après l'analyse faite par l'AFP des données du site gouvernemental des prix des carburants.

Parmi elles, 7,4 % sont à sec à la suite des mobilisations dans les raffineries contre la réforme des retraites. Le département le plus touché reste la Loire-Atlantique (55,06 % des stations en pénurie d'au moins un carburant).

Pénurie de carburants en France métropolitaine

À ce stade, deux des sept raffineries continuent de produire en France, celle d'Esso-Exxon-Mobil de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et celle de TotalEnergies de Feyzin (Rhône), qui tourne "en service à débit réduit", selon la direction du groupe.

Ce week-end, la raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon (Esson-ExxonMobil) - dont les expéditions sont toujours bloquées - a été mise à l'arrêt, à défaut d'être alimentée en brut du fait de la poursuite du mouvement de grève à la Compagnie industrielle maritime (CIM), sur le dépôt pétrolier du Havre.

La raffinerie TotalEnergies dite "de Normandie", à Gonfreville-L'Orcher (Seine-Maritime), est également à l'arrêt, a précisé la direction du groupe.

Plus de 15% des stations-service de France sont lundi à court d'essence ou de gazole, la pénurie étant encore plus prononcée dans l'Ouest du pays et en particulier en Loire-Atlantique, à la suite des mobilisations dans les raffineries pour protester contre la réforme des retraites.
Plus de 15 % des stations-service de France sont à court d'essence ou de gazole, la pénurie étant encore plus prononcée dans l'ouest du pays et en particulier en Loire-Atlantique, à la suite des mobilisations dans les raffineries pour protester contre la réforme des retraites. @ Guillaume Souvant, AFP Archives

Selon la direction de TotalEnergies, sur l'ensemble de ses sites, "sur les 304 opérateurs postés lundi matin, 32 % sont en grève sur nos sites, soit 98 personnes", s'agissant d'"opérateurs sur le premier quart et non de l'ensemble des salariés des raffineries".

  • Déchets

Deux des trois sites parisiens d'incinération des déchets sont toujours bloqués mardi, trois semaines après le début de la grève contre la réforme des retraites, et 7 300 tonnes d'ordures jonchaient encore les rues de la capitale, ont annoncé la Ville et le syndicat métropolitain Syctom.

Le volume de déchets dans les rues de Paris est passé à 7 300 tonnes contre 8 000 dimanche et 10 500 vendredi, selon la mairie.

Des piétons passent devant des poubelles à Paris, près du Panthéon, le 20 mars 2023
Des piétons passent devant des poubelles à Paris, près du Panthéon, le 20 mars 2023. Emmanuel Dunand, AFP
  • Grève dans les écoles

Quelque 30 % des professeurs du primaire seront en grève mardi pour la nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites, prévoit le Snuipp-FSU, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires.

Cette estimation, plus faible que la précédente, s'explique selon le syndicat par "les journées de mobilisation qui se succèdent et deviennent un sacrifice financier pour les enseignants". "Il y a également une préoccupation des enseignants de ne pas pénaliser enfants et parents au dernier moment", a expliqué à l'AFP sa secrétaire générale, Guislaine David.

Plusieurs établissements scolaires, lycées et universités sont par ailleurs bloqués. Au Havre, le lycée Claude Monet est bloqué par des lycéens, de même qu'à Rouen le lycée Jeanne d'Arc, selon la préfecture de Seine-Maritime. Devant le lycée Thiers, le plus coté de Marseille, des conteneurs à poubelles entravaient les différentes entrées. Seuls les élèves de Terminales passant des épreuves du bac ou les élèves des classes préparatoires pouvaient entrer

Avec AFP et Reuters

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