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"Mégabassines" : pronostic vital engagé pour deux des manifestants blessés

Le pronostic vital de deux des manifestants blessés samedi lors de la manifestation contre le projet de mégabassines dans les Deux-Sèvres est engagé. De violents affrontements avaient éclaté lors de ce rassemblement interdit. La Ligue des droits de l'Homme a mis en cause, dimanche, la responsabilité des forces de l'ordre.

Des affrontements ont opposé manifestants et forces de l'ordre le 25 mars 2023 à Sainte-Soline (Deux-Sèvres).
Des affrontements ont opposé manifestants et forces de l'ordre le 25 mars 2023 à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). © Thibaud Mortiz, AFP
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L'un des manifestants blessés samedi 25 mars lors de la manifestation contre le projet de "mégabassines" à Sainte-Soline (Deux-Sèvres, Nouvelle-Aquitaine), se trouve entre la vie et la mort. Le parquet de Niort avait confirmé dimanche que son pronostic vital était engagé. Une deuxième personne blessée est dans le coma, a-t-on appris lundi de source proche du dossier, confirmant une information de BFMTV. 

Selon une femme présentée comme la mère de ce manifestant, et interrogée par BFMTV, "Michael, 34 ans", était en train "d'être opéré du cerveau". "Il n'est pas black bloc, ni quoi que ce soit", a-t-elle ajouté. Le mouvement "Soulèvements de la terre" a affirmé dans un communiqué lundi que le deuxième manifestant dans le coma avait été "touché à la trachée" et que son "pronostic vital était engagé".

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a mis en cause, dimanche, la responsabilité des forces de l'ordre dans les violences survenues lors de la manifestation.

"De manière générale, nous avons constaté un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l'ensemble des personnes présentes sur les lieux, avec un objectif clair : empêcher l'accès à la bassine, quel qu'en soit le coût humain", a écrit la LDH, qui avait mandaté sur place 22 membres de plusieurs observatoires des libertés publiques et des pratiques policières.

 Méga-bassines à Sainte-Soline : pourquoi ce site est-il au coeur des tensions ?
Méga-bassines à Sainte-Soline : pourquoi ce site est-il au coeur des tensions ? © FRANCE 24

"Je ne peux que condamner les violences extrêmes", a déclaré dimanche auprès de l'AFP la Première ministre, Élisabeth Borne, renvoyant aux "images d'individus qui n'ont d'autre objectif que de blesser les forces de l'ordre".

Samedi, de 6 000 à 30 000 personnes, selon les sources (autorités ou organisateurs), ont convergé vers la bassine en chantier dans le but de "stopper" la construction de ces réservoirs d'eau destinés à l'agriculture avant que de violentes échauffourées n'éclatent entre une partie des manifestants et les forces de l'ordre.

Une grande partie de la foule est restée pacifique, ont constaté des journalistes de l'AFP.

>> À lire aussi : "Derrière le conflit sur les 'mégabassines', deux visions de l'agriculture qui s'opposent en France"

Selon un nouveau bilan établi dimanche par le parquet à 13 heures auprès des secours et des hôpitaux, sept manifestants ont été pris en charge par les secours, dont trois en urgence absolue : un homme de 30 ans avec un traumatisme crânien, "dont le pronostic vital reste engagé à ce stade", une femme de 19 ans avec un traumatisme facial et un homme de 27 ans présentant une fracture du pied.

Une enquête "spécifique" a été ouverte pour déterminer la nature et les circonstances de ces blessures, a affirmé le procureur Julien Wattebled dans un communiqué. Pour les autres blessés, les investigations seront menées dans le cadre de procédures judiciaires ouvertes samedi.

En outre, 29 gendarmes ont été blessés, dont deux placés en urgence absolue sans que leur pronostic vital ne soit engagé, l'un touché à l'aine, l'autre avec un traumatisme respiratoire, selon le parquet.

200 manifestants blessés selon les organisateurs

Les organisateurs de la manifestation – le collectif d'associations Bassines non merci, le mouvement écologiste Soulèvements de la terre et le syndicat agricole proche de la gauche Confédération paysanne – affirmaient depuis samedi que l'une des victimes était entre la vie et la mort, sans que cela n'ait été confirmé par les autorités jusqu'alors.

Selon les organisateurs, 200 manifestants ont été blessés, dont 40 grièvement, durant les violents affrontements aux abords du chantier de la bassine de Sainte-Soline.

Le bilan encore "provisoire" fourni par le parquet ne porte que sur les personnes prises en charge par les secours, ce qui peut expliquer l'écart important entre les chiffres, mais "des vérifications sont en cours", a précisé le procureur.

Seize retenues, d'une capacité totale d'environ 6 millions de mètres cubes, doivent être construites, principalement dans le département des Deux-Sèvres, dans le cadre d'un projet porté par une coopérative de 450 agriculteurs avec le soutien de l'État. Ce projet vise à stocker en plein air de l'eau puisée dans les nappes superficielles en hiver afin d'irriguer les cultures en été, quand les précipitations se raréfient.

Ses partisans en font une condition de la survie des exploitations agricoles face à la menace de sécheresses récurrentes. Les opposants dénoncent un "accaparement" de l'eau par "l'agro-industrie" à l'heure du changement climatique.

Avec AFP

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