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Hiver ou été ? Le Liban ne donne plus l'heure

Déjà plongé dans une profonde crise politique et économique, le Liban s'est réveillé dimanche divisé autour du changement d'heure. Une partie du pays refuse de se plier à la décision du gouvernement de retarder d'un mois le passage à l'heure d'été.

Une tour d'horloge à Beyrouth, le 26 mars 2023.
Une tour d'horloge à Beyrouth, le 26 mars 2023. © Anwar Amro, AFP
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L'heure de la discorde. Le Liban s'est réveillé, dimanche 25 mars, divisé autour du changement d'heure : le gouvernement a décidé jeudi de retarder d'un mois le passage à l'heure d'été, mais une partie du pays refuse de se plier à cette annonce de dernière minute.

Le gouvernement démissionnaire de Najib Mikati a pris cette décision sans en donner la raison, deux jours avant le passage prévu à l'heure d'été comme tous les derniers dimanches du mois de mars.

Cette mesure a été interprétée comme visant à raccourcir la journée de jeûne du mois musulman du ramadan – qui a commencé jeudi –, ce qui a provoqué la colère des responsables politiques et religieux chrétiens.

Perturbations pour les vols internationaux

Le patriarcat maronite, la communauté chrétienne la plus puissante au Liban, a dénoncé une décision "prise sans concertation" et annoncé qu'il ne s'y conformerait pas. Le patriarcat "a pris cette position pour ne pas accentuer l'isolement du Liban", a expliqué à l'AFP son porte-parole, Walid Ghayad.

La décision a provoqué des perturbations des vols internationaux ou des institutions liées à l'étranger, de nombreux pays étant passés à l'heure d'été dimanche. La compagnie aérienne nationale, la Middle East Airlines, a annoncé qu'elle "avançait d'une heure les horaires des vols prévus" à partir de Beyrouth.

>> À voir, notre Reporters : "Le Liban n’a jamais autant eu besoin de sa diaspora"

Le puissant réseau des écoles catholiques a indiqué que ses établissements suivraient l'heure d'été à partir de lundi.

Deux des plus grandes chaînes privées de télévision, la MTV et la LBCI, sont également passées dans la nuit de samedi à dimanche à l'heure d'été, expliquant que la décision du gouvernement aurait eu un impact sur leur fonctionnement.

"Si l'État avait pris cette décision un mois à l'avance, et non 48 heures, il n'y aurait pas eu de problème", a déclaré à l'AFP le PDG de la LBCI, Pierre Daher, déplorant que l'affaire ait pris une "tournure confessionnelle".

Les deux principaux partis chrétiens, les Forces libanaises et le Courant national libre, se sont également élevés contre la décision du Premier ministre, qui dirige le pays depuis que le mandat du président de la République, un chrétien maronite, a expiré il y a près de cinq mois.

Le Premier ministre démissionnaire, un musulman sunnite, n'a pas expliqué les raisons de sa décision. Mais une vidéo qui a fuité sur les réseaux sociaux montre le président du Parlement, Nabih Berri, un musulman chiite, lui demander de ne pas passer à l'heure d'été pour permettre aux personnes observant le jeûne du ramadan, qui dure du lever au coucher du soleil, de le rompre une heure plus tôt.

L'affaire a provoqué une avalanche de commentaires satiriques sur les réseaux sociaux, un internaute se demandant même si une "nouvelle guerre civile" allait éclater en raison de ce conflit.

Avec AFP

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