Royaume-Uni : "Trois ans après, les effets ravageurs du Brexit"

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également en devenant fan de la page Facebook…

À la une de la presse, la hausse de la mobilisation contre la réforme des retraites en France, où près de 1,2 million de personnes ont manifesté, mardi 31 janvier, à travers tout le pays, selon le ministère de l'Intérieur, contre plus de 2,5 millions, selon les syndicats.

Au-delà de la bataille des chiffres habituelle, la journée d'hier a été un succès pour les opposants à la réforme. L'Humanité parle d'un "raz-de-marée populaire" contre le projet de loi, qui prévoit notamment le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans – une disposition qui, selon la Première ministre Élisabeth Borne, n'est "plus négociable". D’où la réplique de L'Huma, qui déclare que le retrait de la réforme est "non négociable".

"Non négociable ?" : le quotidien Libération s'interroge et voit le rapport de forces "se compliquer" pour l'exécutif. Le journal évoque la "colère" des Français "face à un gouvernement qui donne l’impression d’avoir raison seul contre tous, lui détenant le savoir, et la masse des autres n’ayant pas la capacité de comprendre de quoi il retourne".

L'Opinion relève que les syndicats enregistrent certes un nouveau succès de mobilisation mais que le taux de grévistes a diminué. "Entre l'exécutif, les manifestants et l'opinion, qui saura convaincre qu'il ne reculera pas ?», s’interroge le journal. Il publie un dessin de Kak montrant le président de la Fédération française de foot, Noël Le Graët, actuellement en pleine disgrâce et poussé vers la sortie, demandant à Emmanuel Macron ce qu’il propose "pour l'emploi des seniors".

Certains opposants à la réforme proposent, eux, de taxer les plus riches, pour financer le système de retraite par répartition. Une étude du Laboratoire sur les inégalités mondiales, reprise notamment par Le Monde, les confortera sans doute dans leur opinion, puisqu'elle affirme qu'au niveau mondial, taxer les plus riches permettrait non seulement de réduire les inégalités et la pauvreté, mais également de lutter contre le réchauffement climatique, dans la mesure où 1 % des habitants les plus riches de la planète génère plus d'émissions de CO2 que la moitié la plus pauvre.

La question des inégalités est aussi présente dans un autre rapport, qui sera présenté aujourd'hui par la Fondation Abbé Pierre. Un document cité par Le Figaro, qui indique que le nombre de personnes sans domicile a plus que doublé en dix ans en France, où la population sans-abri atteint aujourd’hui environ 330 000 personnes. Sur ce sujet, je vous recommande d'ailleurs le portrait que Libération consacre à Nancy Krawczyk, "la dame des douches", dont le métier consiste à aider les sans-domicile fixe de Paris à se laver, et à laver leurs vêtements, quand ils ne peuvent plus le faire seuls. Un travail très physique, payé 1 300 euros nets pour 25 heures de travail hebdomadaires.

La pauvreté touche aussi de plus en plus de personnes au Royaume-Uni, trois ans après le Brexit. Trois ans après sa sortie de l'UE, pays n’a pas le cœur à la fête et de plus en plus de voix s'élèvent, dans le pays pour critiquer les conséquences désastreuses du Brexit, en particulier en Écosse, dont les habitants ont voté majoritairement contre, et sont d'autant plus amers. "Il est plus que temps de prendre conscience des dommages causés par la sortie de l'UE", fulmine The Scotsman, qui relève que le Royaume-Uni a été "plus durement touché" par la pandémie et les conséquences de la guerre en Ukraine que les pays de l'UE.

Les trois ans du Brexit inspirent beaucoup les dessinateurs outre-Manche. Dans le dessin de Dave Brown, trouvé sur Twitter, les bougies ont été remplacées par des bâtons de dynamite et le gâteau d’anniversaire menace d’exploser à la figure de Rishi Sunak. Le Premier ministre, qu'on retrouve aux côtés de son prédécesseur Boris Johnson, à bord du fameux bus rouge qui avait sillonné le Royaume-Uni durant la campagne sur le Brexit, en promettant de reverser les 350 millions de livres donnés chaque semaine à l'UE au système de santé britannique. "Ne nous blâmez pas, c'est la faute du Covid et de la guerre en Ukraine", jurent les deux dirigeants. Un dessin signé Peter Brookes, pour The Times.

D'un "anniversaire" à l’autre, en Birmanie, l'armée tente de maintenir son emprise, deux ans jour pour jour après le coup d'État qui a renversé la dirigeante Aung San Suu Kyi. D'après Le Figaro, qui évoque la "fuite en avant" de la junte birmane, celle-ci pourrait profiter de cet anniversaire pour annoncer la prolongation de l'état d’urgence et le report des élections promises pour l'été. Le Figaro, qui rapporte, par ailleurs, que la production d’opium atteint actuellement des sommets, en Birmanie, avec un niveau de production qui a presque doublé l'année dernière. Deux ans après le coup d’État, les Birmans, eux, "vivent dans la peur" mais "résistent toujours", d’après La Croix, qui fait état de "l’extrême pauvreté" subie actuellement par près de 15 millions de personnes, sur les 53 millions d’habitants que compte la Birmanie.

On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je vous propose de jeter un cil au Guardian, qui revient sur le projet d’une start-up spécialisée dans la génétique de ressusciter un oiseau appelé dodo, disparu au XVIIème siècle.

La "résurrection" du mythique dodo laisse toutefois de marbre The Financial Times, qui estime que la recherche ferait mieux de se concentrer sur la préservation des animaux en voie de disparition, plutôt que de ressusciter ceux qui ont déjà disparu. Je partage plutôt cet avis, d’autant que le dodo ne savait pas voler, ce qui rend cette espèce de dindon somme toute moyennement intéressante. Aussi je vous propose de regarder plutôt du côté de Newsweek, dont la très belle une vous invite à lever les yeux vers le ciel, où il sera bientôt possible d’apercevoir une drôle de comète verte poétiquement appelée C/2022 E3. Rendez-vous ce 1er février, dans l'hémisphère nord, le jour ou plutôt la nuit où il sera possible d’apercevoir cette merveille - que son orbite nedevrait ramener dans notre voisinage cosmique que dans 50 000 ans, environ.

Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.