Accéder au contenu principal

Le Burkina Faso confirme la fin de l'accord militaire avec la France

Après trois jours de confusion, le gouvernement burkinabè a confirmé, lundi, avoir réclamé le départ des troupes françaises du Burkina Faso dans un délai d'un mois. 

Les forces spéciales françaises de l'opération Sabre déployées au Sahel, ici en 2017.
Les forces spéciales françaises de l'opération Sabre déployées au Sahel, ici en 2017. © Capture d'écran France 24
Publicité

Le porte-parole du gouvernement du Burkina Faso a confirmé, lundi 23 janvier, que les autorités de Ouagadougou avaient demandé le départ des troupes françaises basées dans le pays, dans un délai d'un mois.  

"Ce que nous dénonçons c'est l'accord qui permet aux forces françaises d'être présentes au Burkina Faso. Il ne s'agit pas de la fin des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France", a précisé Jean-Emmanuel Ouedraogo, dans une interview sur la Radio-Télévision du Burkina (RTB).

"Les forces françaises sont basées à Ouagadougou sur la demande du Burkina Faso et de ses autorités. Cette dénonciation est dans l'ordre normal des choses, elle est prévue dans les termes de l'accord militaire", a-t-il poursuivi, indiquant que la dénonciation des accords laissait "un mois à l'autre partie pour accéder à cette requête".

"Nous avons bien reçu la note verbale (du ministère burkinabè) transmise à notre ambassade", a réagi lundi à l'AFP  la porte-parole du Quai d'Orsay, Anne-Claire Legendre, dans une déclaration écrite. "Comme l'a dit le président de la République hier, nous attendons que le président de la transition burkinabè (Ibrahim Traoré) clarifie la portée de cette note", a-t-elle ajouté, alors que les derniers échanges bilatéraux officiels ont eu lieu le 10 janvier entre le capitaine Traoré et la secrétaire d'État Chrysoula Zacharopoulou.

Mais Paris souhaite que la demande de départ soit confirmée par Ibrahim Traoré lui-même avant d'en prendre acte. Des sources concordantes font état de désaccord au sein du gouvernement burkinabè sur le maintien ou non des troupes françaises. "La France réadapte, en concertation avec ses partenaires, son dispositif au Sahel pour rester aux côtés des pays engagés dans la lutte contre le terrorisme", a par ailleurs rappelé, lundi, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

© France 24

Contingent de près de 400 forces spéciales

Le Burkina héberge actuellement un contingent de près de 400 forces spéciales françaises, la force Sabre. 

Dans un courrier du ministère burkinabè des Affaires étrangères adressé à Paris et daté de mercredi, Ouagadougou "dénonce et met fin dans son entièreté à l'accord" du 17 décembre 2018 "relatif au statut des forces armées françaises intervenant" dans le pays sahélien.

Dimanche, le président français Emmanuel Macron avait dit attendre "des clarifications" de la part du Burkina Faso  après qu'une source proche du gouvernement burkinabè avait affirmé à l'AFP que Ouagadougou a demandé "le départ des soldats français dans un bref délai"

"Au stade actuel nous ne voyons pas comment faire plus clair que cela", a déclaré lundi Jean-Emmanuel Ouédraogo. Pour lui, cette demande de départ des forces françaises "n'est pas liée à un événement en particulier".

"C'est lié à la volonté aujourd'hui, des autorités de la transition et de l'ensemble des Burkinabè, d'être les acteurs premiers de la reconquête de notre territoire", a-t-il ajouté.

La France, ex-puissance coloniale, est contestée au Burkina Faso depuis plusieurs mois. En décembre, les autorités burkinabè avaient demandé à Paris le remplacement de l'ambassadeur de France à Ouagadougou, Luc Hallade, dans leur collimateur pour notamment avoir fait état de la dégradation de la situation sécuritaire dans le pays.

Plusieurs manifestations, la dernière vendredi dernier, ont également eu lieu à Ouagadougou pour exiger notamment le retrait des forces françaises du pays.

Rapprochement avec Moscou

Le 10 janvier, Paris avait dépêché la secrétaire d'État Chrysoula Zacharopoulou pour y rencontrer le président de transition. "La France n'impose rien, elle est disponible pour inventer un avenir ensemble", a-t-elle martelé, assurant ne vouloir "influencer aucun choix, ni aucune décision, personne ne peut dicter ses choix au Burkina".

Depuis son arrivée au pouvoir en septembre à la faveur d'un putsch, le deuxième en huit mois, le capitaine Traoré et son gouvernement ont manifesté leur volonté de diversifier leurs partenariats, notamment en matière de lutte contre le jihadisme, qui mine ce pays depuis 2015.

Parmi les nouveaux partenaires envisagés par Ouagadougou, la question d'un éventuel rapprochement avec la Russie est régulièrement évoquée. "La Russie est un choix de raison dans cette dynamique", et "nous pensons que notre partenariat doit se renforcer", a souligné la semaine dernière le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tembela, à l'issue d'une entrevue avec l'ambassadeur de Russie, Alexey Saltykov. Début décembre, il avait fait une visite discrète à Moscou.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.