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Taïwan : Xi Jinping et Joe Biden prévoient une première rencontre dans un contexte de tensions

Alors que les tensions entre la Chine et Taïwan sont exacerbées, le président chinois et son homologue américain ont convenu, jeudi, lors d'un long entretien téléphonique, de se rencontrer en personne à l'avenir. 

Joe Biden en visioconférence avec le président chinois, Xi Jinping, lors d'un précédent entretien, le 15 novembre 2021 depuis la Maison Blanche à Washington.
Joe Biden en visioconférence avec le président chinois, Xi Jinping, lors d'un précédent entretien, le 15 novembre 2021 depuis la Maison Blanche à Washington. © Jonathan Ernst, Reuters
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Xi Jinping et Joe Biden ont envisagé une rencontre en personne lors d'un entretien téléphonique de plus de deux heures, jeudi 28 juillet, malgré les tensions autour de Taïwan qui ont conduit le président chinois à avertir son homologue américain de ne "pas jouer avec le feu".

Selon une responsable américaine ayant requis l'anonymat, les deux hommes, qui ne se sont encore jamais rencontrés en tête-à-tête depuis l'arrivée de Joe Biden au pouvoir, "se sont mis d'accord pour que leurs équipes s'efforcent de trouver un moment mutuellement acceptable pour le faire". Aucun calendrier n'a cependant été annoncé.

Les deux parties ont qualifié l'entretien téléphonique, cinquième rencontre virtuelle entre les deux dirigeants, de "franc", un terme diplomatique qui signifie que les désaccords entre les deux pays restent nombreux. L'agence Chine nouvelle a indiqué que le président chinois avait lancé un avertissement à Joe Biden à propos de Taïwan, que Pékin considère comme une partie de son territoire à reprendre, par la force si nécessaire. 

"Ceux qui jouent avec le feu finissent par se brûler", a prévenu le président chinois, répétant des propos tenus au président américain lors de leur dernier entretien, en novembre. "J'espère que la partie américaine comprend parfaitement cela", a ajouté Xi Jinping, alors que Pékin menace depuis plusieurs jours de "conséquences" si la cheffe des députés américains Nancy Pelosi menait à bien son projet de visite à Taïwan.

Une position américaine inchangée depuis les années 1970

De son côté, le président américain a souligné que la position des États-Unis sur Taïwan n'avait "pas changé", a fait savoir la Maison Blanche. Les États-Unis reconnaissent le régime chinois depuis 1979, selon le principe d'une "Chine unique" dont la capitale est à Pékin. Ils ne reconnaissent pas officiellement Taïwan, tout en soutenant militairement l'île.

Joe Biden a ajouté que "les États-Unis s'oppos[ai]ent fermement aux efforts unilatéraux pour modifier le statut ou menacer la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan", a ajouté dans un communiqué l'exécutif américain. Opposé à toute initiative qui donnerait aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d'autres États, et donc contre la potentielle visite de Nancy Pelosi.

Bien que des responsables américains se rendent fréquemment à Taïwan, Pékin considère qu'un voyage de Nancy Pelosi, l'un des plus hauts personnages de l'État américain, serait une provocation majeure. Le général Mark Milley, le chef d'état-major américain, a déclaré à la presse que si Nancy Pelosi demandait "un soutien militaire", il ferait "le nécessaire pour assurer une conduite en toute sécurité [de ses affaires]".

Statu quo sur les tarifs douaniers

Les tensions autour de ce voyage ne sont qu'une partie du problème. Les responsables américains craignent que le président Xi ne soit en train de réfléchir à l'usage de la force pour imposer son contrôle à Taïwan. Autrefois considérée comme improbable, une invasion, ou une autre forme d'action militaire, est de plus en plus considérée par les observateurs comme possible.

Les déclarations contradictoires de Joe Biden sur Taïwan – il avait dit en mai que les États-Unis défendraient l'île, avant que la Maison Blanche n'insiste sur le fait que la politique d'"ambiguïté stratégique" n'avait pas changé – n'ont pas aidé. Selon la Maison Blanche, le principal objectif de Joe Biden lors cet entretien téléphonique était d'établir des "garde-fous" pour les deux superpuissances, afin d'éviter un conflit ouvert en dépit de leurs différends et de leur rivalité géopolitique.

Aucun progrès n'a été réalisé sur la question des droits de douane de 25 % imposés sur des milliards de dollars de produits chinois par l'ex-président Donald Trump, que Joe Biden pourrait lever pour lutter contre l'inflation aux Etats-Unis. "Sur la question des tarifs douaniers, le président Biden a expliqué au président Xi […] le problème central des pratiques commerciales inéquitables de la Chine qui nuisent aux travailleurs américains et nuisent aux familles américaines, mais il n'a pas discuté des mesures potentielles qu'il pourrait prendre", a déclaré à la presse la responsable américaine.

Avec AFP

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