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L’expulsion ou la traversée dans la neige : l’ultimatum de la Biélorussie aux migrants

La Biélorussie a commencé à expulser les migrants qu'elle avait attirés depuis l'été en leur faisant miroiter qu’ils pourraient rejoindre facilement l'Union européenne. Le 5 décembre, des migrants bloqués à la frontière avec la Pologne ont été embarqués de force vers l'aéroport de Minsk. Dans l'entrepôt de Bruzgi, transformé en centre d'hébergement, des manifestations contre les expulsions ont été filmées par notre Observateur.

Début décembre, des migrants bloqués à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne ont manifesté contre les expulsions.
Début décembre, des migrants bloqués à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne ont manifesté contre les expulsions. © Les Observateurs
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Des migrants ont confié à Der Spiegel et au média russe Novaya Gazeta le 3 décembre que des membres des forces de l’ordre biélorusses leur ont demandé de passer la frontière avec l'Union européenne dans les trois jours, faute de quoi ils seraient renvoyés dans leur pays. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait pourtant affirmé le 26 novembre que les migrants ne seraient pas déportés.

>>> VOIR SUR LES OBSERVATEURS : Pologne - Biélorussie : positions GPS et vidéos, les appels à l'aide des migrants bloqués dans la forêt

Des vols de rapatriement vers l'Irak et la Syrie ont été mis en place depuis début novembre. Si certains ont choisi de retourner au pays, d'autres ont été emmenés de force à l'aéroport, comme l'explique Farhad, migrant irakien hébergé à l'entrepôt de Bruzgi :

Hier soir [dimanche 5 décembre, NDLR], on a pris les passeports de certains et ils ont été renvoyés de force. Ils sont à l'aéroport maintenant. Il y a une semaine, Loukachenko est venu et il a dit : vous pouvez rester ici, il n'y a pas de problème. Mais en fait, on nous prend de force pour nous ramener dans notre pays.

Les gens qui viennent chercher les migrants pour les amener à l'aéroport, on dirait des détectives privés, ils ne sont pas habillés comme les autres soldats. On ne voit pas leur visage, juste les yeux. Hier, c'est 20 personnes qui ont été prises de force. On a tous crié "libérez-les", et sept ou huit d'entre eux ont été relâchés devant nos cris. Mais les autres ont été emmenés à l'aéroport.

Certains ont peur et disent qu'ils veulent rentrer volontairement, pour éviter tout ça, ces départs forcés. Mais pour d'autres comme moi, ce n'est pas possible.

Depuis l'été 2021, plusieurs milliers de migrants sont venus en Biélorussie par avion depuis l'Irak, la Syrie ou des pays d'Afrique dans l'espoir d'atteindre l'Union européenne. L'obtention de visa a été simplifiée et des vols directs ont été mis en place pour faciliter l'arrivée en Biélorussie. Cependant, la traversée de la frontière vers l'Union européenne s'est avérée périlleuse : les migrants ont dû affronter le froid dans la forêt et subir les violences des gardes-frontières biélorusses et polonais, les repoussant d'un côté à l'autre de la frontière.

>> VOIR SUR LES OBSERVATEURS : L’espoir, puis l’impasse : des migrants racontent depuis la frontière biélorusse

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