Accéder au contenu principal
Kenya

Des girafes électrocutées au Kenya : “Ces lignes sont trop basses et doivent être supprimées”

Trois girafes sont décédées après avoir été électrocutées par des lignes électriques trop basses dans la réserve naturelle de Soysambu Conservancy située dans le sud-ouest du Kenya, durant le week-end du 20 février. Des images des animaux, diffusées en ligne, ont suscité l’indignation des Kenyans, qui exigent une révision de l’infrastructure électrique au sein de la réserve. Le 22 février, les lignes électriques ont été ajustées, afin de prévenir de similaires accidents mortels.

Au Kenya, trois girafes ont été électrocutées par des lignes électriques dans la réserve naturelle de Soysambu Conservancy, le week-end du 20 février. L’entreprise d’exploitation électrique a relevé la hauteur d'installation des lignes depuis l’incident.
Au Kenya, trois girafes ont été électrocutées par des lignes électriques dans la réserve naturelle de Soysambu Conservancy, le week-end du 20 février. L’entreprise d’exploitation électrique a relevé la hauteur d'installation des lignes depuis l’incident. © Twitter
Publicité

Le 19 février, deux girafes de Rothschild ont été électrocutées et une troisième a été retrouvée morte deux jours plus tard.

La girafe de Rothschild est une sous-espèce rare de girafe habitant principalement des zones protégées en Ouganda et au Kenya. Depuis 2018, la réserve de Soysambu Conservancy abrite 124 girafes, dont une majorité appartenant à la sous-espèce de Rothschild. Selon le Département de la faune, la moitié de la population mondiale des girafes de Rothschild, soit 609 animaux, vit au Kenya.  

Bien que la population de cette sous-espèce augmente sensiblement depuis qu’elle a été déclarée espèce protégée en 2010, elle demeure vulnérable à cause du braconnage et de la destruction de son habitat.   

“C’est la panique : on veut préserver les girafes, mais nous sommes en train de les perdre”

Jackson K.Kinyanjui est un chercheur en environnement et fondateur de Climate Change Kenya, une ONG qui préserve les populations kényanes de girafes. Il considère que cette mission a d’importantes répercussions économiques et environnementales. 

Depuis 2019, on a perdu onze girafes de Rothschild, mais ces trois dernières victimes ont particulièrement attiré l’attention du public. C’est la panique : on veut préserver les girafes, mais nous sommes en train de les perdre. Elles sont une attraction touristique primordiale et constituent une importante part des revenus de notre pays et de son PIB. Les revenus issus des réserves participent au développement des communautés vivant aux alentours. Si nous ne protégeons pas ces animaux, nous perdons ces revenus.

En plus de cela, ces girafes font partie de l’écosystème. Si elles sont éradiquées, un déséquilibre se créera au niveau de la chaîne alimentaire. Nous avons besoin de leur présence afin que l’écosystème puisse garder cet équilibre et que la biodiversité continue de prospérer.

Six girafes tuées en dix ans 

Ce n’est pas le première fois que des girafes sont tuées par une ligne électrique dans la réserve, selon le site de Soysambu Conservancy. Un animal a été électrocuté dans un incident similaire en août 2018. C’est la sixième girafe tuée par des lignes électriques en dix ans dans la réserve de Soysambu. 

D’autres animaux font aussi les frais de ces mêmes lignes électriques, dont des espèces d’oiseaux, affirme Jackson K.Kinyanjui.

Des rapaces, des aigles et même des flamants roses ont été pris dans ces lignes car ils n’ont aucune sorte de protection. Normalement, il devrait y avoir des boules de couleur le long des lignes électriques afin que les oiseaux les voient.

Après la mort des trois girafes, l’entreprise d’exploitation électrique du Kenya a ouvert une enquête et a envoyé une équipe pour élever les lignes électriques sur le site de l’incident. 

“Elever les lignes électriques ne suffit pas” 

Mais pour Jackson K.Kinyanjui, ce n’est pas suffisant :

Nous ne voulons pas que les lignes soient simplement élevées, mais qu’elles soient supprimées et placées sous terre ou déplacées ailleurs, en dehors de la réserve. Les réserves d’animaux protégés n’ont besoin d’aucun type de construction humaine. 

Elever les lignes électriques ne suffit pas. Nous ne voulons plus les avoir dans ces sites de conservation animale. Mais construire des pylônes électriques traversant les réserves coûte moins cher à l’entreprise.

Dans un communiqué, l’entreprise d’exploitation d’électricité Kenya Power & Lighting Company a annoncé qu’elle lancera un audit de son infrastructure au sein de la réserve de Soysambu Conservancy et fera les changements nécessaires afin d’éviter de nuire à la faune locale.  

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.