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Déforestation en Amazonie : 2020, la pire année depuis 12 ans

Selon les données officielles du gouvernement brésilien, la destruction de l'Amazonie atteint un nouveau record depuis un an, du jamais vu depuis ces 12 dernières années. Les écologistes brésiliens voient rouge et pointent du doigt la politique de Jair Bolsonaro.

Un incendie brûle une réserve de la forêt amazonienne au nord de Sinop, dans l'État du Mato Grosso, au Brésil, le 10 août 2020.
Un incendie brûle une réserve de la forêt amazonienne au nord de Sinop, dans l'État du Mato Grosso, au Brésil, le 10 août 2020. © Carl de Souza, AFP
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L'Amazonie brûle toujours. En 2020, plus de 11 000 km² de la plus grande forêt tropicale du monde sont partis en fumée, soit une hausse de 9,5 % par rapport l'année dernière, selon les données de l’Institut national de recherche spatiale brésilien (INPE). Une superficie qui équivaut à celle d'un pays comme le Qatar ou le Monténégro.

Ce triste record est bien supérieur au précédent qui remonte à 2018, un an avant l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro. À l'époque, 7536 km² avaient été déboisés.

En d'autres termes, le Brésil n'atteindra pas son propre objectif visant à réduire la déforestation à environ 3900 km², conformément à la loi sur le changement climatique de 2009. Le texte ne précise pas si des sanctions sont applicables en cas de non respect de la loi, mais des poursuites pourraient être engagées par le gouvernement.

"Les efforts commencent à porter leurs fruits"

Face à cette hausse inquiétante, les écologistes sont montés au créneau en pointant du doigt la responsabilité du gouvernement. De leurs côtés, les responsables fédéraux se réjouissent de ces chiffres qui, selon eux, traduisent les progrès gouvernementaux en matière de lutte contre la déforestation. En 2019, la hausse de la déforestation s'élevait à 34 %.

"Les efforts que nous faisons commencent à porter leurs fruits ", a  notamment estimé le vice-président Hamilton Mourao lors d'une conférence de presse au siège de l'INPE, dans la ville de Sao Jose dos Campos, dans l'État de de Sao Paulo, lundi 30 novembre.

Depuis le début de son mandat, Jair Bolsonaro a affaibli l'agence de l'environnement Ibama et a appelé à développer davantage le commerce agricole et l'exploitation minière dans la région amazonienne. Des mesures qui, selon lui, doivent permettre à  la région de sortir de la pauvreté.

"L'État incapable de prendre soin de nos forêts"

Mais pour les défenseurs de l'environnement, la population locale a purement été incitée à défricher la forêt tropicale. "Les chiffres montrent que le plan de Bolsonaro a fonctionné, ce qui veut dire que l'État brésilien et les organismes de protection sont incapables de prendre soin de nos forêts et de lutter contre le crime en Amazonie", a déploré l'Observatoire du climat, une ONG brésilienne, dans un rapport.

Pour protéger l'Amazonie, la principale réponse du président Bolsonaro a été d'envoyer des militaires dans la région pour lutter contre la déforestation et les incendies de forêt. Leur mission, qui a débuté en 2019, doit prendre fin en avril 2021.

Mais le vice-président Hamilton Mourao a assuré que de nouvelles mesures allaient être prises après la fin de l'opération militaire, sans donner plus de détails. Le gouvernement est soumis à des contraintes budgétaires serrées, a-t-il néanmoins précisé.

Pression internationale

La situation préoccupante fait vivement réagir sur la scène internationale. Des dirigeants européens comme le président français Emmanuel Macron ont critiqué avec force le Brésil, arguant qu'il n'en fait pas assez pour protéger la forêt.

Dans le même temps, l'élection de Joe Biden aux États-Unis laisse penser que les États-Unis vont dans les prochains mois intensifier la pression sur le gouvernement brésilien pour agir sur ce dossier brûlant. Joe Biden a évoqué la possibilité d'une aide financière au Brésil pour accompagner les efforts de lutte contre la déforestation, et de conséquences économiques si aucun progrès n'était réalisé. Ces propos ont fait réagir Jair Bolsonaro, qui y voit une menace contre la souveraineté du Brésil.

Avec Reuters

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