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TECHNOLOGIES

Le rêve du smartphone qui se recharge plus vite que son ombre

Des scientifiques américains ont annoncé, lundi, la mise au point d’un prototype de batterie aluminium qui aurait tout bon. Grâce à elle, les smartphones pourraient être rechargés en une minute. Si seulement ces piles étaient utilisables...

Des chercheurs de l'université de Stanford ont mis au point le prototype d'une batterie qui se recharge en une minute.
Des chercheurs de l'université de Stanford ont mis au point le prototype d'une batterie qui se recharge en une minute. Thinkstock
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Des smartphones qui se rechargent en soixante secondes top chrono. Cette perspective, qui a de quoi faire saliver d’envie les propriétaires frustrés d’iPhone ou d’autres téléphones "intelligents", semble dorénavant à portée de main depuis la publication d’un article dans la très sérieuse revue scientifique "Nature", lundi 6 avril.

Des chercheurs de l’université américaine de Stanford y détaillent un prototype de batterie aluminium-ion censée donner un sérieux coup de vieux à ses concurrentes alcalines (composant la plupart des produits électriques) et lithium-ion (présentes dans les téléphones portables).

Saint-Graal des batteries ?

Depuis la publication de cette trouvaille, les médias déclinent le thème du smartphone qui se recharge plus vite que son ombre jusqu’à plus soif. La nouvelle batterie "pourra, également, remplacer les piles alcalines, mauvaises pour l’environnement, et celles lithium-ion qui peuvent, à l’occasion, être inflammables”, assure Hongjie Dai, professeur de chimie à l’Université de Stanford. L'aluminium est, en outre, connu pour être un materiau peu cher.

Économique, écolo, plus sûre : la batterie aluminium a tout du Saint-Graal pour constructeurs et utilisateurs de smartphone frustrés. Il y a cependant un hic, et non des moindres : "En l’état actuel, il est inenvisageable de remplacer les batteries lithium-ion par le prototype présenté dans les téléphones portables et autres objets connectés mobiles”, assure Patrice Simon, co-animateur du réseau français sur les batteries RS2E (Recherche sur le stockage électrochimique de l’énergie).

Pour cet expert, il ne faut surtout pas s’emballer car "il y a environ cinq à dix fois moins d’énergie dans cette batterie aluminium-ion que dans celles lithium-ion actuelles". En clair, son autonomie est beaucoup plus faible.

Patrice Simon souligne un autre obstacle à l’adoption dans un futur proche de cette batterie. Elle serait peu efficace si les températures passaient en-dessous de 0°C. "La conductivité du liquide ionique utilisé aura tendance à diminuer lorsque les températures baissent", assure-t-il. Les consommateurs russes ou canadiens risquent d’apprécier très modérément. Les batteries actuelles lithium-ion contiennent un autre type de liquide qui résiste bien jusqu’à des températures de -20°C.

"Faire sauter un verrou" scientifique

Pour autant, les travaux des scientifiques de Stanford sont loin d’être une vaste fumisterie. "D’un point de vue scientifique, c’est très intéressant car ce prototype fait sauter un verrou en ce qui concerne les batteries aluminium-ion", assure Patrice Simon. Les résultats décrits dans l’article de "Nature" étaient jugés difficiles à obtenir auparavant.

Cette nouvelle batterie a, notamment, réussi à surmonter un handicap qui en faisait un mauvais candidat au remplacement du lithium. Jusqu’alors, les piles aluminium avaient un cycle de recharge ridicule par rapport à ses concurrentes. Après avoir été rechargées une centaine de fois, elles commençaient à se dégrader. Les batteries utilisées actuellement ne montrent des signes de faiblesses qu’après environ 1 000 cycles. Le nouveau prototype de l’équipe de Stanford tient bien mieux la distance et peut être rechargé 750 fois sans difficulté.

Reste à améliorer les autres aspects de cette pile pour savoir si l’espoir suscité peut réellement se concrétiser. "Il va sûrement maintenant y avoir des nouvelles recherches dans les mois à venir pour essayer d’aller plus loin car les perspectives sont très intéressantes", estime Patrice Simon. Sans pour autant pouvoir être sûr d’arriver à quoi que ce soit de réellement concluant car, comme l’indique le chimiste français, on ne sait pas pour l’instant faire des batteries à la fois beaucoup plus énergétiques - c’est-à-dire qui dure plus longtemps - tout en étant plus puissantes.

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