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ESPAGNE

L'indépendantiste Carles Puigdemont nouveau président de la Catalogne

Après des semaines de blocage dues aux divergences entre les composantes du mouvement indépendantiste, désormais majoritaire au parlement régional, Carles Puigdemont, maire de Gérone, a été élu à la présidence de la Catalogne.

L'indépendantiste Carles Puigdemont, investi président de la Catalogne, à Barcelone le 10 janvier 2016.
L'indépendantiste Carles Puigdemont, investi président de la Catalogne, à Barcelone le 10 janvier 2016. Lluis Gene, AFP
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"Vive la Catalogne libre !" C’est par ces mots que Carles Puigdemont, maire de Gérone, a salué son investiture, dimanche 10 janvier, comme président de cette région qu'il a promis de mener vers l'indépendance de l'Espagne en 2017.

Quelques minutes plus tôt, sa candidature de dernière minute à la présidence de la région avait obtenu au Parlement catalan 70 voix pour, 63 contre et deux abstentions. Le président de la région devait être désigné avant lundi, faute de quoi de nouvelles élections auraient dû avoir lieu.

Un an et demi pour tout ce qui constitue un État

Depuis le 27 septembre, les indépendantistes se déchiraient sur l'identité du futur président. Les plus à gauche, les dix députés de la Candidature d'unité populaire (CUP) refusaient obstinément d'investir le président sortant Artur Mas, qu'ils jugeaient trop conservateur. Ce dernier avait finalement renoncé la veille à briguer un nouveau mandat pour sortir de l'impasse et mener la région vers l'indépendance en 2017 au plus tard, suivant le souhait de 47,8 % des Catalans, et malgré l'opposition résolue de Madrid.

"Nous devons [...] lancer le processus pour créer un État indépendant en Catalogne, pour que les décisions du Parlement catalan soient souveraines", a déclaré Artur Mas sous les applaudissements quelques heures avant le vote. Selon le programme des indépendantistes, la région doit se doter d'ici un an et demi d'une Constitution, d'une armée, d'une Banque centrale, d'un appareil judiciaire et de tout ce qui constitue un État.

"Nous entamons un processus extrêmement important, sans précédent dans notre histoire récente, pour donner naissance à la Catalogne que nous voulons, pour construire collectivement un nouveau pays", a ainsi expliqué Carles Puigdemont, devant le Parlement. Pour y parvenir, a-t-il souligné, il faudra négocier avec Madrid, mais aussi avec l'Union européenne et la communauté internationale.

Rajoy veut se battre pour l'unité de l'Espagne

Très hostiles à ces projets, l'exécutif national les juge anticonstitutionnels. Mariano Rajoy, président du gouvernement sortant, a promis de s'opposer à toute initiative unilatérale. "Le gouvernement ne laissera pas passer un seul acte qui suppose de porter atteinte à l'unité et à la souveraineté de l'Espagne", a-t-il prévenu lors d'une allocution solennelle à Madrid, retransmise en direct quelques minutes avant le vote d'investiture du Parlement de Barcelone.

La Parti populaire, auquel appartient Mariano Rajoy, est arrivé en tête des législatives nationales du 20 décembre, mais a été privé de sa majorité parlementaire. Il a réitéré samedi son appel à la constitution d'une "grande coalition" avec le Parti socialiste (PSOE) pour défendre l’unité de l’Espagne.

La Catalogne, 7,5 millions d'habitants, vit depuis les années 2010 une fièvre séparatiste de plus en plus aiguë alimentée par des relations très tendues avec Madrid et par la crise économique. Les séparatistes réclament depuis plusieurs années un référendum d'autodétermination semblable à celui de l'Écosse en 2014. Mais un Catalan sur deux souhaite encore rester espagnol.

Avec AFP et Reuters

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